le ciel de Paris: ( vases communicants mars 2012)

Tiers Livre & Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de « vases communicants » : et donc le premier vendredi de ce mois, Nicolas Bleusher que je remercie, écrit ici « un promeneur » écrit chez chez lui . La liste des participants se trouve sur un blog dédié à ce seul usage, tenu à jour, par Brigetoun.

Place Colette. Un parvis, plutôt. Des dalles grises et de petits pavés, bien alignés, entre culture et politique. Pierres de taille, fenêtres et coups de Klaxon. Le ciel de Paris.

À la terrasse du Nemours, bar-brasserie. Page d’écriture sous parasol au gaz. Devant moi de jolis lampadaires, des bulles de verre, multicolores, de grands arbres dépouillés, encore. Beaucoup de passage, finalement, en provenance du jardin, en direction des galeries. L’heure de rentrer chez soi, de promener le chien. Odeur, légère, d’un cigarillo s’échappant d’une colonne. Une bâche imprimée, imitant la façade de la Comédie, couvre un échafaudage qui grimpe au delà du toit. Ticket 415. Le soir tombe, les ampoules s’éveillent. On passe, on hésite, on s’installe. On se quitte. On regarde sa montre, un livre à la main. Mes doigts tapotent sur le clavier numérique. Hôtel du Louvre, en lettres lumineuses. Le froid gagne, par dessous. Il n’y a plus d’olives dans la coupelle.

photo de Y Delafoge

 

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10 commentaires

  1. « Il n’y a plus d’olives dans la coupelle », il n’y a plus d’après-midi à Saint-Germain-des-Prés, il y a encore des habits verts sous la coupole… l’oeil en terrasse sait piquer ceux qui passent.

    1. Merci Dominique. On se redonnera rendez-vous au jardin ?

  2. 13h45 à la terrasse du Nemours, devant les cuivres fraichement refaits, quelques restes abandonnés de pizza congelée, pâte dure. Arrivées tardives des cadres de la culture, sourires encadrés quoique discrets. L’homme aux moineaux, dans son vieux pardessus, se dirige vers la première cour, les poches pleines de miettes. Il sera bientôt temps de repiquer les pieds d’anémones du Japon, blanches disais-tu.

    1. … et puis toutes ces paroles qu’on devine derrière les vitres (des cafés, des écrans), insatiable et humain besoin d’être un peu moins, ou un peu plus, de bomber le torse ou le coeur. Ce besoin de rayer le temps, d’y mettre sa marque, dessins sur la buée; frères humains assis sur la Licorne ou la Lune du grand Manège.

    2. Merci Louise. Il y a, oui, de curieux personnages qui traînent dans les jardins du Palais-Royal. « Cette femme, au moment de partir, lente et voutée, fantomatique, un sac rempli de morceaux de pain sec, suivie par une cour de pigeons et surmontée de moineaux impatients qui viennent lui manger dans la main. »

  3. « Sous le ciel de Paris s’envole une chanson … »
    Un billet léger, furtif même. Le clin d’œil de l’hôtel du Louvre, un refuge pour le froid du dessous.

    1. – et vous avez du sel au cèleri ?
      – de suite Madame
      – tu sais il me disait que
      – attends mais tu m’avais promis, tu
      – merci, et quelques chips c’est possible ?

      grelots bijoux, sonneries de portable, courant d’air tiède LA PORTE MERCI !

      – note que Dominique aussi mais elle, non elle pourrait pas

      pense alors à (mais l’idée se perd, s’égare)

      – et aussi du Tabasco ?
      – Ahh !
      – en Croatie aussi, il l’a loué, cinq personnes je te parle pas de
      – … oui avec une garniture d’
      – plutôt à point que saignant
      – r’don, scuzez …
      – pas actrice non BEA-TRI-CE je te dis, écoute un peu Maman
      – aisselles aussi mais ce n’est pas du tout douloureux
      – elle c’est pas le genre tu sais et puis sa mère comme je
      – CHAUDEVANT !!
      – et puis des honoraires de ouf, vraiment trop, et seulement vingt minutes
      – seulement une petite brûlure, j’ai pas eu mal du tout
      – si si, je te dis Podalydès, regarde bien, un peu chauve

      images d’un terrain de football il pleut petits bonshommes qui s’agitent, nains bleus et jaunes publicité café odeurs parfums reconnus sirène d’ambulance flic antillais

      – pas Bernard, pas Michel, peut-être Denis alors ?
      – aussi le maillot
      – non Bruno c’est son frère
      – une sorte de ketch, deux mâts donc avec une cabine au milieu: donc deux chambres et les chiottes mais là je te dis si tu pars tu dois d’abord apprendre à les démonter, parce que c’est toujours, … oui en Croatie et jusqu’en Crête
      – moi je dis plutôt Ceriseraie mais si tu préfères tu dis Cerisaie, ou bien Meulière au lieu de Molière, tu vois bien
      – … Sonia Fitoussi ? mais alors pas le même jour et pas en avion ou
      – je raccroche, je t’embrasse Maman
      – non c’est Héraklion
      – tu as pas écouté Mon Message ? … oui hier et alors peut-être demain ? ou Samedi ? ou jamais si tu préfères moi je m’en tape de ta Dominique, tu sais je m’en bats les couilles, si tu savais comme je suis fatiguée mais fatiguée, je
      – par ici c’est la sole meunière ? pour Mademoiselle laaaààààà NON touchez pas l’assiette Jeune Fille c’est brûlant !
      – plus jamais je pense
      – cinq kilos, mais c’est pas possible Claude, pas possible

  4. Frustration, tous les textes de vos vases communicants (dont l’avant-dernier également) m’apparaissent en hiéroglyphes! Suis-je le seul dans ce bas-monde à voir ce phénomène?

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